Mireille Calle-Gruber est écrivain et professeur de littérature (XXème-XXIème siècles) et esthétique à La Sorbonne Nouvelle où elle dirige le Groupe de Recherche POLAR (“Poétique de l’Archive de Claude Simon”) ainsi que le Centre de Recherches en Etudes Féminines et Genres. Elle a dirigé la publication des Oeuvres Complètes de Michel Butor (2006-2010) et codirige actuellement les Cahiers Butor. Michel Butor et Mireille Calle-Gruber ont publié l’ouvrage de photographies Michel Butor Au temps du noir et blanc (Delpire-Libella, 2017) ; ils ont fait de nombreux entretiens publics et des émissions radio, tourné ensemble dans le film Michel Butor, mobile (INA, coll. “Les Hommes-Livres”, par Pierre Coulibeuf), co-écrit une fiction Le Chevalier morose, récit-scénario (Hermann, 2017).
Patrick Suter est écrivain et professeur de littérature française à l’Université de Berne.
Ses travaux portent sur les avant-gardes, l’interculturalité et les frontières. Sur Butor, avant les Cahiers Butor 2, et à côté de divers articles, il a publié Le journal et les Lettres (vol. 2) et Michel Butor et la radio (avec Pierre-Marie Héron).
Mireille Calle-Gruber : Nous avons, Michel Butor et moi, travaillé ardemment à ses Œuvres Complètes, mais nous avons toujours su que cette « complétude » était une belle illusion, malgré les 12 volumes généreusement réunis par les éditeurs de La Différence, Joaquim Vital et Colette Lambrichs. Illusion pas seulement parce que les ouvrages de Butor sont particulièrement protéiformes mais, surtout, parce que les commencements et la fin d’une œuvre sont un mystère. Qui dira jamais quelle image, quelle lecture ou rencontre, quelle discussion, quel propos de table peut-être aura suscité tel écrit ? Ces nappes phréatiques du texte, Butor les a nommées « littérature dormante ». Le projet des Cahiers est d’offrir quelques plongées dans les eaux – les encres – dormantes de l’œuvre-Butor ; et, singulièrement, de considérer les collaborations avec les artistes qui sont, pour l’écrivain, une découverte de formes et de techniques, la chance de renouveler son imaginaire et sa grammaire. Autrement dit, si les Œuvres Complètes mettent à disposition tous les écrits publiés, ce n’est encore que la partie émergée du continent Butor : les Cahiers veulent donner accès au champ de la création en amont, aux pré-textes suscités par les processus de fabrication des plasticiens, musiciens, artisans, par leur travail des matières et des devenir-formes, et témoigner ainsi des événements épiphaniques que sont les compagnonnages artistiques. Les Cahiers, complémentaires des Œuvres Complètes Incomplètes (OCI) se proposent donc de revenir à la genèse des ouvrages en collaboration, d’en restituer la diversité, l’hybridité, le jeu des altérités, de donner à lire l’écriture surgissante au contact physique des objets proposés par les artistes. Le principe même du Cahier, très souple, permet d’accueillir un grand nombre d’images et d’illustrations ainsi que la disparité des modes d’intervention : dialogues, entretiens, témoignages, montages de textes-images et compositions extra-ordinaires des livres d’artistes, analyses de critiques universitaires. Chaque Cahier, grâce à la générosité de Philippe Fauvernier, directeur des éditions Hermann, est un livre plein de livres, une galaxie Butor ! Sont prévus, après « Compagnonnages » (2019) et « Michel Butor et les peintres » (2022), « Michel Butor et la musique » (à paraître en 2023) puis, en parution annuelle, « Michel Butor et les objets », « Michel Butor et la photographie », « Michel Butor et le cinéma », « Michel Butor, poétique et politique ». En somme, les Cahiers rendent compte, sous toutes ses facettes, du principe de compagnonnage qui est au cœur du Grand Œuvre Butor, non seulement dans sa relation avec ses contemporains mais dans tous les domaines touchant aux cultures, aux traditions et aux langues des quatre coins du monde.
Mireille Calle-Gruber et Michel Butor à La Maison de Balzac à Paris, le 6 décembre 2014.
L’étole de Mireille Calle-Gruber est une création de Françoise Hoffmann d’après un texte de Michel Butor, 2014, La Boutique Extraordinaire, Paris.
MCG : Il n’y a rien de plus audacieux ni de plus iconoclaste que l’écriture littéraire – encore faut-il sortir des conformismes où nous tient l’usage social. Je m’efforce, par les processus d’une pratique littéraire qui articule étroitement lecture et écriture, d’élaborer un décentrement critique, c’est-à-dire une critique dynamique, spéculative plutôt que prescriptive, lettrée plutôt que technicienne, qui s’en remette au voyage des signes guettant la naissance des formes et des langues plutôt qu’aux a priori des grilles d’interprétation : une critique ouverte sur l’universel et qui touche au plus profond, à une philosophie du vivant. « La vie humaine s’appuie sur le langage comme la flèche sur le vent », écrit Pascal Quignard. C’est cette énergétique de l’écriture que la critique a pour tâche de capter et dont Michel Butor nous montre la voie, mêlant les genres sans réserve. Certes, cela ne va pas sans difficulté, car cette démarche n’exerce pas un pouvoir, elle n’a pas la maîtrise du tout-sachant ni le monopole du point de vue : elle se rend au texte, désarmée, sans boîte à outils ; elle est à l’écoute, elle épouse les rythmes et les risques de fluctuation, ce qu’aucun système de pensée ne saurait saisir sans les annihiler ; elle chemine avec, elle est à l’apprentissage des altérités et de son propre potentiel. Dès lors, c’est une critique transversale : elle fraye aussi bien avec les écrits de prose et de poésie, les contemporains et les anciens, qu’avec les œuvres plasticiennes y compris celles du 7ème Art ; elle s’attache au travail des manuscrits et à la poétique de l’archive ; elle apprend à peser les singularités des voix dites francophones et postcoloniales ainsi que celles des littératures féminines et de genre. Autant de domaines qui constituent mon champ de recherches. Et d’écriture. Car seule une écriture (critique) peut répondre de l’écriture (littéraire).
Bernard Noël, Mireille Calle-Gruber, Michel Butor, à la Médiathèque de Lille, Citéphilo, Rencontre autour des livres d’artistes, 17 novembre 2012 © Adèle Godefroy
Patrick Suter : Dans mon travail sur la littérature, je m’intéresse en particulier à quatre domaines : aux avant-gardes au sens large et à l’invention de nouveaux dispositifs littéraires ; à l’interculturalité, c’est-à-dire aux relations entre des peuples, des individus, des documents ou des œuvres appartenant à des univers culturels différents ou issus de zones de mélange culturel ; aux frontières, qui constituent les points de contact ou de limitation entre ces éléments, facilitant ou empêchant les rencontres et les transferts, mais entraînant aussi par leurs restrictions des formes culturelles propres à telle ou telle zone ; et aux relations entre les différents types de textes, les différents genres et les différents médias, soit à ce que l’on nomme l’intertextualité ou l’intermédialité. Dans ces conditions, il était presque inévitable que je sois attiré par l’œuvre de Michel Butor. Butor s’est en effet lui-même constamment intéressé à des questions de structuration et de construction des livres, à la diversité des textes et des documents produits par les humains tout autour de la terre, aux frontières (auxquelles il a consacré de nombreux ouvrages et qu’il a explorées de bien des manières), et à la circulation entre les univers culturels. Tout en ayant commencé par des recherches sur le modèle de la presse chez Butor – en particulier dans les ouvrages qui ont été depuis rassemblés dans les volumes des Œuvres complètes intitulés Le Génie du lieu –, j’ai pris conscience de l’immensité du territoire de l’œuvre de Butor non publiée sous forme de codex, et je me suis intéressé aux problèmes de lecture que posent ces différents «livres» : les livres.
MCG : Collectif et constitué d’éléments hétérogènes, chaque Cahier est une construction singulière à inventer. J’aime, chaque fois, partager cette aventure avec une personne qui apporte la richesse de son expérience propre et « décentre » mon point de vue. Je connaissais les travaux de Patrick Suter, son intérêt pour l’œuvre de Michel Butor et pour les livres d’artiste en particulier : nous avons conjugué nos efforts, nos compétences et nos goûts pour arriver à une composition qui forme plusieurs cœurs de métier, si je puis dire. Car notre dilemme était la sélection à effectuer parmi un nombre vertigineux de collaborations de l’écrivain. Il fallait donc synthétiser tout en pointant les horizons butoriens par excellence : la galerie des formes du livre et des matériaux les plus inattendus ; l’infini variation des tonalités de l’écriture ; la mise en regard des ouvrages ; la renversante liberté de jeu, véritable « Ping-Pong » de la création ; les témoignages des peintres, par le pinceau et la facture à quatre mains, par le commentaire, par l’entretien ; les lectures et analyses critiques des universitaires ; le travail de transmission si essentiel pour Butor le professeur, enseignant-artisan de langages inouïs, soucieux de sa postérité (le Manoir des livres et la Maison Résidence d’artistes à Lucinges ; le don de ses ouvrages à La Fondation Bodmer à Genève) ; l’éclectisme de Butor le poète réactif à tout ce qui nourrit son atelier. Nous avons voulu montrer que toute collaboration est exploration aux yeux de l’écrivain, et faire éprouver aux usagers de ce Cahier 2 un peu de l’émerveillement que Michel Butor dispense à ses lectrices et lecteurs en les transformant en autant d’explorateurs et exploratrices de mondes nouveaux.
PS : En tant que directrice des Œuvres complètes et des Cahiers Butor, Mireille Calle-Gruber a bien sûr joué un grand rôle pour la structuration de l’ensemble de ce deuxième cahier. Mais, en même temps, nous en avons beaucoup parlé lors de nombreuses rencontres, et la mise en place générale a été constamment discutée à deux. Une répartition du travail s’est faite en fonction de nos positionnements géographiques ou de nos relations spécifiques avec des artistes, des chercheurs, des institutions. Comme l’indique le sous-titre de ce cahier, il s’agissait d’aborder la relation spécifique de Michel Butor aux peintres – et plus précisément aux peintres avec lesquels il a collaboré pour constituer un immense ensemble de livres d’artistes. Nous avons en revanche écarté le domaine très important de la réflexion critique de Michel Butor sur la peinture, même si elle l’a occupé durant des décennies, jusqu’à la publication en 2015 de 105 œuvres décisives de la peinture occidentale. Dans ce Cahier 2, il s’agissait donc d’examiner l’un des types de collaboration de Michel Butor, dont il faut rappeler qu’il ne constitue qu’un type de collaboration parmi d’autres, puisqu’on sait qu’il a beaucoup travaillé avec d’autres artistes : avec des musiciens ou des photographes par exemple. La peinture est prise ici au sens large, liée à des traditions diverses et recouvrant des techniques diverses – de l’estampe au collage en passant entre autres par l’acrylique. Butor a travaillé avec des artistes issus de différents univers culturels – par exemple avec Seund Ja Rhee, de Corée, ou Gregory Masurovsky, des États-Unis. Les collaborations de Butor avec des peintres lui ont sans doute permis de donner forme au rêve d’une œuvre multiple réalisée entre tous les artistes de la terre – dépassant la guerre –, œuvre qui n’aurait pas été possible avec des écrivains du fait de la multiplicité des langues. Dans ce Cahier Butor 2, j’ai en particulier coordonné un dossier sur la question de la lecture des livres d’artistes réalisés avec des peintres. Ces livres, très nombreux, et qui constituent un extraordinaire ensemble d’expérimentations variées, sont généralement inaccessibles au public. Tout au plus peut-on les voir exposés dans des vitrines, mais presque toujours sans avoir accès à la totalité du livre. De ce fait, ils sont illisibles en tant que livres, ce qui est évidemment regrettable dans la mesure où la question du livre sous toutes ses formes est celle qui aura préoccupé Michel Butor tout au long de son entreprise artistique. Dans ce dossier, il s’agissait au contraire d’envisager l’ensemble des éléments qui constituent ces livres, soit les textes dans leur ensemble en relation avec leur support, les images qu’ils contiennent, leur mode d’écriture (calligraphie ou typographie), etc. Pour ce faire, nous nous sommes tournés vers des spécialistes de Butor ou de la relation texte-image. Ce Cahier Butor 2 a par ailleurs voulu rendre compte des principaux lieux de conservation de livres d’artistes de Michel Butor, soit l’Archipel Butor à Lucinges et la Fondation Bodmer à Cologny.
Michel Butor devant l’une des vitrines présentant les livres d’artistes auxquels il a participé à la Fondation Bodmer lors de l’exposition « Michel Butor et le livre d’artiste » (13.06.2015 – 09.10.2016)
MCG : Plus que des découvertes, j’ai fait des redécouvertes, j’ai eu surtout la magnifique confirmation de tendances que j’avais notées. Je suis touchée de constater combien Michel Butor est foncièrement fidèle à lui-même c’est-à-dire à certains principes non négociables alors qu’il est constamment en déménagement (intellectuel et esthétique) et sur le chantier. Plus il lâche prise, se soumettant à l’emprise des sensations et des formes produites par d’autres, plus il s’affirme ; plus il donne la main à l’ouvrage de l’autre et plus il garde la main et trace sa propre trajectoire aventureuse. Essaimer, évoluer, métamorphoser : plus il se plie, plus il s’émancipe ; plus il se remet en question, plus il est lui-même. Car tous ces ouvrages en collaboration génèrent l’œuvre-Butor à l’audace sans pareille : les gros livres en forme de mobiles, de chorals, de collages, de textes nomades, de caravanes de mots, de conférences-concerts, d’illustrations sans illustrations ! Tout convient à Michel Butor pour qui les peintures deviennent sa palette grammaticale : il prend tout, il fait de tout « du Butor », c’est une boulimie d’intelligence ! Etre fidèle à soi, c’est être fidèle à la tolérance, à l’altérité, au passage, aux idiomes, aux fenêtres ouvertes sur ce qui vient. Fidèle à ses facultés de métamorphose. C’est être en perpétuel apprentissage. La puissante singularité de Butor apparaît mieux dans les Cahiers, entouré d’expériences disparates : on prend la mesure de son respect du métier. Et ce métier, – c’est le plus étonnant – ne va pas pour lui sans l’ « utilité poétique » c’est-à-dire sans le souci du politique. Ce n’est pas un écrivain « engagé » : Butor, travaillant les langues par la littérature, explore le « vivre ensemble ». De l’humain, l’humanité.
PS : Tout contact direct avec les livres d’artistes de Michel Butor est surprenant. Les livres en collaboration amènent à découvrir l’immensité de l’étendue de l’objet livre – qui ne comprend parfois qu’une seule page, d’autres fois de nombreux éléments superposés sur une seule page, d’autres fois encore une seule page pliée de nombreuses fois (pour en rester à la question de la page). J’ai été extrêmement frappé en découvrant le contraste entre la petite écriture de Michel Butor inscrite sur les grands papiers de 2 mètres de haut de Seund Ja Rhee, l’écriture disparaissant presque dans l’œuvre plastique. Parfois, c’est le texte qui renouvelle un pan entier de la culture, par exemple lorsque, dans un livre en collaboration avec Badin, Butor rajoute des rois mages aux trois rois traditionnellement évoqués. L’un d’eux apporte d’«outre-Atlantique» «les tomates / le maïs et le chocolat», et le lecteur semble goûter immédiatement à ces merveilleux produits exotiques. Cela dit, nous n’avons pu explorer en détail qu’une toute petite partie d’un archipel immense, et de nombreuses surprises vont encore apparaître dans des étapes futures.
MCG : J’ai eu la chance de travailler pendant des années avec Michel Butor, d’être à son école. En quelque sorte, nous avons « compagnonné » ensemble jusqu’à écrire une fiction à quatre mains : Le Chevalier morose. J’ai appris à ne rien exclure, à accueillir l’imprévu, l’intrusion, le dérangement, le discord : ce sont autant de richesses que procure l’accident. Cela oblige à sortir de ses habitudes, à avancer avec ; c’est une chance, la chance de modes et de mondes nouveaux. Le travail de recherche sur l’œuvre de Butor, et plus généralement en littérature, c’est intégrer, bifurquer, suivre et croiser plusieurs fils à la fois, donner à la critique un pas épique. Sillonner ce que Lyotard à propos de Butor nommait « l’espace égyptien » : « un espace où rien ne se perd, où tout ce qui s’est passé est toujours là, maintenu maintenant ». En somme, rechercher penser vivre en littérature, c’est, à tous les sens, écrire à l’étranger.
« Le Chevalier morose », Michel Butor, Mireille Calle-Gruber, récit-scénario, Hermann éditions, 2017.
En couverture, photo de Serge Assier.
PS : Ce qu’il y a de merveilleux, dans ces collaborations, c’est, entre autres, le geste même qu’elles indiquent, qui consiste à refuser la guerre pour lui opposer l’exploration de relations toujours ouvertes entre des artistes et des médiums. Michel Butor aimait dire qu’il avait du pain sur la planche, et nous en avons aussi si nous entendons explorer ces différentes relations.
MCG : La publication annuelle d’un Cahier Butor est un programme qui, déjà, va occuper pas mal de mon temps… Cependant, j’ai aussi un projet ponctuel : publier, avec un collectif de chercheurs, un de ces OVNI dont Michel Butor a le secret (manuscrits ? brouillons ? archive ? livre peint ? stéréoscopie ? enluminures ?) et qu’il m’a confié en 2014 en même temps que ses négatifs photographiques. C’est un vrai défi éditorial ! Avec Michel, nous nous amusions à mutuellement nous surprendre lorsque nous travaillions ensemble : ça continue !
PS : Parmi d’autres projets en cours consacrés aux frontières dans les littératures de langue française contemporaine et à la prosodie après ce que Mallarmé appelait une « crise de vers », je souhaite continuer de travailler sur les livres d’artistes de Michel Butor en trouvant des moyens de les faire mieux connaître à un public beaucoup plus large. J’ai l’intention de déposer un projet de recherche à ce sujet auprès du Fonds National Suisse de la recherche scientifique, mais je ne puis guère en dire plus pour l’instant.
MCG : Le Cahier N°3 « Michel Butor et la musique » paraîtra en 2023 et il est déjà bien avancé. J’ai invité Marion Coste à le codiriger : elle est musicienne et musicologue, elle a fait sa thèse de doctorat sur la musique dans les œuvres de Michel Butor et a publié un livre passionnant Une leçon de musique donnée aux mots : Michel Butor, Ludwig van Beethoven, Henri Pousseur. Elle a aussi participé à la mise en scène de Votre Faust de Butor et Pousseur par Aliénor Dauchez. Mais la palette musicale de Michel Butor est vaste, et en fouillant dans les multiples travaux de l’écrivain, on trouve des apparitions polymorphes et des rencontres insoupçonnées. Ce sera un Cahier fort inattendu, on va aller de surprises en étonnements !