Exposition « Cœurs si peu mortels » de Robert Piccamiglio et Chloé Mathiez

Nés de la rencontre entre Chloé Mathiez, plasticienne et Robert Piccamiglio, poète et romancier, ces 13 poèmes-affiches que composent ces « Cœurs si peu mortels » se veulent une correspondance entre le travail du peintre et celui de l’écrivain. Il ne s’agit en aucun cas « d’illustrations » mais bien d’un dialogue ouvert entre gravures, dessins, peintures, collages, rhodoïds et mots inspirants. Cette écriture musicale et son scénario d’images qui l’accompagne, complices, font preuve d’une grande liberté d’expression. À eux deux ils forcent l’imaginaire à se dévoiler pour traquer l’irrationnel, le mystère et l’émotion.

Robert Piccamiglio

Né pour mémoire de parents italiens, l’année de la victoire de Fausto Coppi, le Campionissimo,  sur le Giro et le Tour de France, Piccamiglio n’est en rien coureur cycliste, il n’a ni le coffre, ni les jambes nécessaires. Réfractaire à toutes formes de discipline, il quitte l’école de la république à l’âge de 14 ans. Il entre à l’usine, qu’ il quittera trente trois ans plus tard avec plus beaucoup d’illusions sur le genre humain. En parallèle il tente de construire une œuvre littéraire qui aborde tous les genres : poésie, théâtre, nouvelles, récits, chroniques, romans. A ce jour sa bibliographie fait état de plus de soixante  livres publiés chez une vingtaine d’éditeurs. Obstiné il continu à jouer au chasseur de tempêtes. Entendez par là, à travailler (Il ne dit jamais écrire) se posant, la seule, l’unique question celle de savoir si l’éternité aura la capacité à reconnaître les siens.

Chloé Mathiez

Chloé Mathiez partage son travail entre l’enseignement au collège et son atelier. Après avoir usé durant trois ans ses pinceaux sur les murs des Beaux-Arts de Dijon puis de Nîmes, elle obtient son Diplôme National d’Arts Plastiques en 1998. Elle y découvre la gravure et réalise ses premières aquatintes. Elle enchaîne ensuite une formation universitaire d’Art-thérapie à Paris et y réalise un mémoire sur l’art et l’écriture.

En 2005, elle achète sa première presse taille douce et ouvre son atelier de gravure et peinture, Le Brunissoir. Elle y réalise des pièces uniques, faites de papiers collés, où taille douce et aquatinte se mêlent aux écritures anciennes en un palimpseste coloré de traces, de fragments, de coutures et de griffures.

Son énergie créatrice l’oriente en parallèle vers des œuvres peintes. Toiles, papiers, bâches sont les supports de son travail. Une déclinaison de gris, de blancs où viennent se mêler et s’y inscrire signes, traces, lettres perdues… Les mots viennent nourrir l’espace pictural, ils font partis intégrante de son travail : elle écrit, rature, mutile, griffe son papier dans une gestualité spontanée, nerveuse et imprévisible. En mêlant la matière, la couleur et le graphisme, elle nous donne à voir un langage plastique poétique rempli de retenue et de sensibilité.

Parallèlement, Chloé anime de nombreux ateliers autour de la gravure et du livre dans son atelier, en écoles primaires, centre culturels et sociale de Chambéry ou lors d’expositions.