Entretien avec Priscillia Leal Torres, directrice d’une maison d’édition de livres d’artiste

Entretien avec Priscillia Leal Torres, directrice d’une maison d’édition de livres d’artiste

Aujourd'hui, nous donnons la parole à Priscillia Leal Torres, directrice d'une maison d’édition à Mougins.

Présentation de Priscillia Leal Torres : 

Priscillia Leal Torres, éditrice, directrice des éditions Leal Torres ©François Goizé
Priscillia Leal Torres, éditrice, directrice des éditions Leal Torres ©François Goizé

D’une personnalité à la fois rêveuse et curieuse, lectrice assidue, je me suis construite avec les livres, y cherchant des réponses et associant les textes à des périodes de ma vie. Baignée dès l’enfance dans le monde de l’art par une mère qui peignait et un père passionné d’art et d’histoire de l’art, j’ai affiné, développé et exacerbé cette double passion au fil de mes rencontres.
Avant l’édition, j’ai mené une carrière professionnelle dans un domaine très différent, puis, j’ai décidé en 2019 de me consacrer à un projet original et exigeant en dédiant désormais la majeure partie de mon temps à mes deux passions de toujours.
C’est ainsi que j’ai décidé de créer en 2020 les éditions Leal Torres, une maison d’édition spécialisée dans le livre d’artiste et la bibliophilie contemporaine. En éditrice passionnée, je dévoue mon énergie à un projet unique d’édition de livres rares, réunissant auteurs, artistes et artisans d’art. Je souhaite ainsi proposer un nouveau regard sur le livre, la lecture et la bibliophilie contemporaine.

Comment est venue l’envie de réaliser et de publier des livres d’artiste / livres de dialogue ?          Quand tout cela a-t-il commencé ?

Les Éditions Leal Torres sont nées d’une double passion pour l’art et la littérature et de l’envie de faire dialoguer auteurs et artistes.
Je pense le livre comme un phénomène fascinant dans notre histoire. Le livre a accompagné l’homme dans ses voyages, il a traversé les frontières permettant ainsi au savoir de se déplacer sur notre Terre. Toute cela me fascine. C’était le point de départ : une grande curiosité autour de ce phénomène du livre.
Très vite, j’ai envisagé le livre comme un espace dans lequel un auteur, un artiste mais également des artisans d’art pourraient s’exprimer, échanger, dialoguer. J’ai envie de parler d’une danse entre ces différents artistes et intervenants.
Il y a également le souhait de conserver cette œuvre dans le temps, que celle-ci appartienne à ce qu’on appelle « le patrimoine », non pas par esprit conservateur mais justement parce que travailler avec le patrimoine c’est vivre entièrement son temps et son monde.
Je pense ainsi les livres d’artiste comme autant d’expériences à partager avec le lecteur. Des expériences artistique, poétique, littéraire permettant aux mots et images de se répondre sans s’imposer. Finalement un livre d’artiste c’est avant tout une rencontre. Une rencontre d’hommes déjà, une rencontre artistique entre les mots et le pictural et parfois une rencontre d’époques puisque par exemple F. Pessoa n’est pas contemporain de Gérard Traquandi. Ce qui m’intéresse n’est pas tant d’atteindre une uniformité auteur/artiste, mais plutôt de réunir artistes et auteurs qui sont mus par une couleur similaire, qui ont la même obsession artistique ou une relation au monde et au réel proche.
Je pense au « regard inaugural » du Gardeur de troupeaux qui trouve écho à l’émerveillement de Gérard Traquandi.
Finalement, la lecture est selon moi une expérience sensible, expérience différente en fonction du contexte de lecture : moment de vie du lecteur, lieu de lecture, lumière, mais aussi en fonction de l’objet livre : couverture, reliure, papier. C’est cette expérience sensible que je souhaitais interroger et qui m’a donné envie d’éditer des livres d’artistes.

Présentation des "Cygnes sauvages" au sein de la librairie Blaizot, Paris, mai 2022 ©François Goizé
Présentation des "Cygnes sauvages" au sein de la librairie Blaizot, Paris, mai 2022 ©François Goizé
L’ensemble des 30 exemplaires des "Cygnes sauvages", chacun protégé dans une enveloppé en lin réalisée par l’artiste japonaise Yuko Kitta. Une variation autour du bleu indigo ©PriscillaLealTorres
L’ensemble des 30 exemplaires des "Cygnes sauvages", chacun protégé dans une enveloppé en lin réalisée par l’artiste japonaise Yuko Kitta. Une variation autour du bleu indigo ©PriscillaLealTorres

Pouvez-vous nous présenter votre maison d’édition ?

Les éditions Leal Torres sont une maison d’édition spécialisée dans le livre d’artiste et la bibliophilie contemporaine.
Une rencontre avec un écrivain, un artiste ou un artisan d’art est souvent à l’origine des projets. C’est le cas pour l’un des projets en cours né d’une rencontre avec la célèbre relieuse d’art Louise Bescond.
Chaque livre devient un espace de dialogue ouvert entre l’auteur et l’artiste sans pour autant avoir le désir d’établir un rapport de narration ou d’illustration entre le texte et le pictural.
La littérature occupe une vraie place dans le projet et nous publions, quand cela est possible et justifié, des textes inédits ou des nouvelles traductions. Ainsi, l’édition du Gardeur de troupeaux propose une traduction inédite de Patrick Quillier, traducteur de F. Pessoa pour la Pléiade. Le prochain livre réunissant l’artiste Susanna Fritscher et l’auteur I. Bachmann contiendra un texte inédit en français Journal.
Nous souhaitons apporter une expérience sensible aux livres d’artistes et à la bibliophilie contemporaine, en permettant la rencontre de plusieurs talents créatifs, en valorisant l’artisanat d’art et en s’ouvrant à des univers parfois éloignés de la bibliophilie et du livre d’artiste.

"Le gardeur de troupeaux" ©PriscillaLealTorres
"Le gardeur de troupeaux" ©PriscillaLealTorres

Quelles sont les caractéristiques techniques des livres que vous publiez ?

Teinture des enveloppes en lin des "Cygnes sauvages", Japon, janvier 2022 ©YukoKitta
Teinture des enveloppes en lin des "Cygnes sauvages", Japon, janvier 2022 ©YukoKitta

Le processus de fabrication qui confirme la ligne directrice de la maison d’édition est : exigence, rêve, imagination et rareté.
En effet, chaque livre est comme « fait à la main » et montre notre envie de privilégier le tactile, les formes, les couleurs et la matière afin de donner vie aux livres d’artistes et à nos bibliothèques.
Pour cela, la reliure, la confection du papier, l’impression typographique et autres étapes de conception sont confiées à des artisans et maîtres d’art, investis par le bel ouvrage et par la volonté de livrer le meilleur d’eux-mêmes. Chaque objet qui en découle est une manifestation de la rencontre corporelle entre l’artisan et le matériau. Il existe une forme de sensualité dans la conception d’un objet d’art par son artisan que l’on retrouve lorsque le lecteur rencontre le livre. Le corps est, en effet, un riche accès à la connaissance.
L’édition rare des Cygnes sauvages en est un bel exemple. Nous souhaitions privilégier la matière : le bois, le verre, le papier, l’encre. Et, dans un monde où tout va très vite, nous voulions aussi qu’on prenne le temps : le temps pour toucher et découvrir ces différentes matières, formes et couleurs. Ainsi, c’est une lente et délicate suite de gestes qui nous conduit, pas à pas, jusqu’au livre.
Les œuvres des éditions Leal Torres sont ainsi des pièces rares : art, littérature et artisanat d’art s’y rencontrent de manière sensible et innovante, tout en s’inscrivant dans le temps long, la protection des livres et leur conservation.

Quand avez-vous commencé à collaborer avec l’imprimerie nationale ?

Nous avons commencé à collaborer avec l’Atelier du Livre d’art et de l’Estampe de l’Imprimerie nationale depuis la création de la maison d’édition.
L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe est un monument dans l’histoire de l’imprimerie. Fondée en 1640 par Richelieu, il s’est mué en Imprimerie de la République sous la Révolution, puis en Imprimerie impériale, enfin en Imprimerie nationale.
Doté de compétences rares qui couvrent tout le spectre de la chaîne typographique (dessin, gravure et fonte de caractères, composition et impression typographique) ainsi que l’impression en taille-douce, l’atelier du Livre d’art et de l’Estampe est capable de répondre à un grand nombre de sollicitations
J’ai beaucoup d’admiration pour les artisans et ouvriers qui y travaillent.

Composition et mise en page des caractères plomb pour le "Gardeur de troupeaux" ©François Goizé
Composition et mise en page des caractères plomb pour le "Gardeur de troupeaux" ©François Goizé

Combien de livres d’artiste avez-vous réalisé ?

Les Atelier Morets, pour le travail de photopolymère des "Cygnes sauvages", Paris, Janvier 2022 ©François Goizé
Les Atelier Morets, pour le travail de photopolymère des "Cygnes sauvages", Paris, Janvier 2022 ©François Goizé

Depuis la création de la maison d’édition, nous avons édité deux livres remarquables :

  • Le premier ouvrage est une édition limitée du Gardeur de Troupeaux de Fernando Pessoa. Édité en 2020 en 30 exemplaires uniques et numérotés, cette édition propose une nouvelle traduction française inédite de Patrick Quillier. Les quarante-neuf poèmes composés à la main en Garamond, l’un des caractères historiques de l’Imprimerie nationale, sont enlacés d’aquarelles originales de Gérard Traquandi. Ces illustrations réalisées au fil de la lecture du peintre sur un papier créé spécifiquement pour ce livre par le Moulin du Verger font de chaque exemplaire un ouvrage unique.

 

  • Le deuxième livre est une édition rare des Cygnes sauvages éditée en mai 2022, œuvre retraçant le voyage de l’auteur Kenneth White au Japon sur les traces du maître du haïku Matsuo Basho. Cette réédition bibliophilique, comme une « pierre levée » dans l’œuvre du grand poète et penseur Kenneth White, est un voyage de l’esprit et du corps qu’accompagnent trois séries de photographies de Marie-Claude White, épouse de l’auteur et traductrice de l’ouvrage. Laisses de mer, écorces et écume deviennent sous l’objectif de la photographe des estampes délicates qui nous transportent dans les paysages nippons. Chaque livre est unique et présenté dans un pliage en lin réalisée par Yuko Kitta. L’artiste japonaise fabrique un bleu indigo qu’elle décline selon plusieurs dégradés, distinct pour chaque enveloppe et nous offrant ainsi une œuvre dans l’œuvre. Fait de bois, de tissu, de verre et de papier, cet ouvrage précieux édité à 30 exemplaires est une expérience sensuelle tout autant qu’une plongée dans un rapport Homme-Terre qu’il est urgent de renouveler. 
Un exemplaire du "Gardeur de troupeaux" ©François Goizé
Un exemplaire du "Gardeur de troupeaux" ©François Goizé
Un exemplaire des "Cygnes sauvages" ©François Goizé
Un exemplaire des "Cygnes sauvages" ©François Goizé

Sur quels projets de publication travaillez-vous actuellement ?

Les éditions Leal Torres travaillent actuellement sur trois projets aussi uniques qu’innovants :

  • En juin paraîtra un livre d’artiste alliant la beauté des textes de la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann et l’artiste-plasticienne Susanna Fritscher.
  • La musique sera quant à elle au cœur du projet suivant. Il réunira le talentueux poète Patrick Quillier et l’artiste niçois Alexandre Capan.
  • Enfin, commence depuis peu une nouvelle aventure avec la talentueuse relieuse d’art Louise Bescond qui interviendra en tant qu’artiste.

Pour en savoir plus : 

Site internet de la maison d’édition Leal Torres : à consulter ici

Vidéo relative au Gardeur de troupeau : à consulter ici

Vidéo relative au Cygnes sauvages : à consulter ici

Entretien avec Marie Martin, directrice des éditions de Rivières

Entretien avec Marie Martin, directrice des éditions de Rivières

Pour commencer, pourriez-vous rappeler la genèse des éditions de Rivières ?

Musée biliothèque Pierre-André Benoit à Alès
Musée bibliothèque Pierre André Benoit à Alès

Les « éditions de Rivières » sont nées il y a maintenant 20 ans. Mon papa, Jean Paul Martin, le fondateur, cousin de Pierre André Benoit – (PAB) disposait dans les archives de ce dernier d’une multitude de poèmes sur des feuilles volantes.
Papa, très conservateur décida de mettre en page ces poèmes, de faire un livre avec certains de ces textes pour son propre plaisir, pour sa famille, tiré à trois, parfois quatre exemplaires.

Pourquoi ce nom des éditions de « Rivières » ? Tout simplement parce que la maison appartenait à Pierre-André Benoit (PAB) et mon papa l’a reçue en héritage en 1993.

Tout a donc commencé ici, à Rivières, dans le Gard en 2003, lorsqu’Anne Slacik a découvert les livres et a tout de suite manifesté le désir d’illustrer certains poèmes.

Combien de titres compte actuellement le catalogue de livres d’artiste des éditions ?

Il existe plus de 1130 titres. 

Après Anne Slacik, Sylvère est venu à son tour illustrer des poèmes de PAB. 

Puis un premier poète a rejoint cette aventure, Michel Butor, qui a travaillé avec Anne Slacik. 

Papa me disait : « c’est la première infidélité des Rivières aux poèmes de PAB ».

Il faut savoir que PAB était reconnu de son vivant comme typographe et éditeur mais son rêve aurait été d’être reconnu comme poète. Il est important pour nous de continuer à publier ses textes.

Les éditions de Rivières, c’est l’après PAB, la continuité, une passion qui se poursuit de génération en génération.
Nous avons dans notre répertoire plus d’une centaine d’artistes avec qui nous avons réalisé des livres.

"Plus de frontière", par Pierre-André Benoit et Pierre Leloup, 2009
"Plus de frontière", par Pierre-André Benoit et Pierre Leloup, 2009

Quel est le processus de fabrication de la maison d’édition ? Sa « spécificité » ?

Un livre se conçoit toujours en mettant en relation un poète avec un peintre. 

Nous mettons en page un poème, nous imprimons le livre et le peintre intervient directement sur les pages. Chaque livre est une édition originale, limitée la plupart du temps à 18 exemplaires maximum, puis nous répartissons les différents exemplaires des livres entre le poète, le peintre et l’éditeur. 

Chaque livre est numéroté et signé.

Un colophon signé par Michel Butor et Georges Badin en 2009, éditions de Rivières
Un colophon signé par Michel Butor et Georges Badin en 2009, éditions de Rivières

Avez-vous effectué des changements depuis le décès de Jean-Paul Martin ?

Aucun changement n’a été effectué depuis le décès de mon papa si ce n’est que les premiers livres sans lui ont été durs émotionnellement parlant car je partageais l’aventure avec lui.

A la fin de mes études, en attendant de trouver un emploi, nous avons travaillé ensemble, lui me coupait le papier, établissait la mise en page et moi j’imprimais, je pliais, je montais le livre. Nous avions un rythme d’un livre tous les deux jours.

Puis à mon tour, j’ai créé un livre du début jusqu’à la fin et le premier livre fut Lectures Transatlantiques avec un poème de Michel Butor que je rencontrais à Poulx autour d’un déjeuner avec Patrice Pouperon et Julius Baltazar en 2005. D’ailleurs, ce sera l’unique livre marqué au colophon « Rivières M » (M pour Marie.) Par la suite, je n’ai pas souhaité modifier la marque de fabrique de papa, j’ai gardé uniquement la mention « Rivières » à l’inscription sur le colophon.

"Lectures transatlantiques", par Michel Butor et Julius Baltazar, 2007
"Lectures transatlantiques", par Michel Butor et Julius Baltazar, 2007

Quelles sont les caractéristiques des livres édités par les éditions de Rivières ?

Les caractéristiques des livres édités sont : une édition à un petit nombre d’exemplaires, chaque livre constitue une édition originale. Puis c’est une édition basée sur de la simplicité, sur des rencontres entre poètes et peintres.

Quels seraient les titres les plus marquants ou emblématiques selon vous et pour quelles raisons ?

"Petit atelier portatif", par Michel Butor et Anne Slacik, 2009
"Petit atelier portatif", par Michel Butor et Anne Slacik, 2009

Les titres les plus marquants seraient pour moi :

Immobile mobile : poème de Pierre André Benoit illustré par Pierre Alechinsky en février 2009, édité en XII exemplaires.
Pierre André Benoit a beaucoup travaillé avec Alechinsky, et c’était un honneur pour mon père de partager cette aventure avec lui.

Meurs : Ce poème de Pierre André Benoit fut illustré en 1960 par Pablo Picasso et pour saluer l’année 2010, Claude Viallat l’a à nouveau illustré en XIV exemplaires.

Petit atelier portatif : Poème de Michel Butor illustré par Anne Slacik , édité à 51 Exemplaires en mai 2009. C’est le livre qui compte le plus grand nombre d’exemplaires.

De nouveaux livres sont-ils en cours de création actuellement ?

Oui, j’ai réalisé 4 livres avec Anne Slacik qui seront présentés lors de son exposition « Alès, le beau temps selon Anne Slacik » au musée PAB à Alès à partir du 17 février 2023. 

Papa lui avait donné au tout début 4 manuscrits de PAB qu’elle a voulu éditer donc j’ai réalisé ces 4 livres cet été, en 18 exemplaires chacun, une façon aussi de rendre hommage à mon père. 

Depuis son décès en décembre 2020, je n’avais pas réouvert l’ordinateur, je n’avais plus découpé de papier … l’émotion était au rendez-vous.

 

"De là à là", par Pierre-André Benoit et Anne Slacik, 2022
"De là à là", par Pierre-André Benoit et Anne Slacik, 2022

A quelle date les éditions de Rivières ont-elles commencé à collaborer avec Michel Butor et combien de livres ont finalement été réalisés avec l’écrivain ?

"Le buisson ardent", par Anne Slacik et Michel Butor, 2005
"Le buisson ardent", par Anne Slacik et Michel Butor, 2005

Le premier livre avec Michel Butor s’intitule Le Buisson ardent illustré par Anne Slacik en 12 exemplaires et réalisé en septembre 2005.

Il existe une centaine de livres d’artiste réalisés avec Michel Butor.

 

 

La collection du Manoir des livres compte actuellement 74 titres édités par les éditions de Rivières.

Parmi eux, les différents artistes représentés dans la collection sont :

Véronique Agostini, Christian Astor, Bernard Alligand, Georges Badin, Mylène Besson, Stéphane Bordarier, Graziella Borghesi, Philippe Boutibonnes, Marie-Jo Butor, Claude Clarbous, Lucien Clergue, Coskun, Sylvie Deparis, Régine Detambel, Didier Equer, Maxime Godard, Philippe Helenon, Martine Jaquemet, Anja Kopp, Martine Lafon, Robert Lobet, Pierre Leloup, Yann Liebard, Serge Lunal, André Cervera, Ernest Puerta, Stéphane Quoniam, Marie-Christine Schrijen,  Anne Slacik, Stanislas, Sylvère, Marie Warscotte, Youl…

Pour consulter la collection du Manoir des livres : https://www.bibliotheques-intermede.fr/  

"Plus de frontière", par Pierre-André Benoit et Pierre Leloup, 2009
"Plus de frontière", par Pierre-André Benoit et Pierre Leloup, 2009
"La torche douce", par Sylvère et Michel Butor, 2008
"La torche douce", par Sylvère et Michel Butor, 2008
"Le géomètre des regains", par Sylvère et Michel Butor, 2008
"Le géomètre des regains", par Sylvère et Michel Butor, 2008
"Caillou pour le petit Poucet", par Philippe Boutibonnes et Michel Butor, 2010
"Caillou pour le petit Poucet", par Philippe Boutibonnes et Michel Butor, 2010